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La politique de la BCE : les attentes versus les résultats

Le mois de septembre marque le dernier mois avant la fin du mandat de Mario Draghi à la tête de la BCE. Pour rappel, sa successeuse n’est autre que Christine Lagarde. Le président de la Banque Centrale Européenne doit donc faire une dernière annonce concernant l’ajustement de sa politique monétaire pour la rentrée.

Focus sur l’économie européenne

Cette annonce est très attendue de la part des bourses tant européennes qu’outre-Atlantique. En effet, Mario Draghi va devoir convaincre le conseil de mettre en place des mesures de soutien vis-à-vis de l’économie de la zone euro qui connait un ralentissement notable. En juin, la BCE annonçait une croissance de 0,3% du PIB pour la zone euro au troisième trimestre et de 0,4% au quatrième. Une estimation jugée assez optimiste par différents acteurs économiques. Le matin de l’annonce, l’indice du CAC 40 était en hausse de 17 points avec 5634 points, ce qui annonçait une certaine sérénité des marchés vis-à-vis des mesures estimées. Pourtant il s’agit d’un tournant important pour l’Europe, car a l’issue du conseil, il va être déterminé si l’économie européenne est entrée dans une phase critique nécessitant le soutien de la BCE. Les investisseurs anticipent déjà des mesures sur un nouveau modèle de quantitative easing[1] (QE), ainsi qu’une baisse des taux de dépôts. En effet, il s’agit d’une stratégie adoptée par de nombreuses banques centrales, notamment en Amérique ou en Asie, il parait donc logique que la BCE suive le mouvement.

 

[1] Assouplissement quantitatif : désigne un type de politique monétaire dite « non conventionnelle » consistant pour une banque centrale à racheter massivement des titres de dettes aux acteurs financiers, notamment des bons du trésor ou des obligations d’entreprise.

L’annonce tant attendue de Mario Draghi

Le jeudi 12 septembre à 13h, Mario Draghi a annoncé une série de mesures en vue d’une relance monétaire. Comme supposé par bon nombre, une baisse de taux de dépôt de -0,4% à -0,5% va être appliquée, ainsi qu’un nouveau programme d’achat de titres, couplé avec une promesse de ne pas augmenter les taux tant que l’inflation ne remonte pas. Par ailleurs, il en a profité pour faire un appel aux États européens en leur demandant d’accorder leurs politiques budgétaires en conséquence. L’Allemagne est notamment dans le viseur du directeur de la BCE, qui lui demande de réinvestir son excédent budgétaire afin de créer une relance économique plus qu’attendue. De même, Mario Draghi ne cache pas son inquiétude concernant la conjoncture de la zone euro, même si le risque de récession parait faible, le ralentissement est bien présent et plus important que prévu avec une prévision de seulement 1,1% de croissance en 2019 et 1,2% pour 2020. L’inflation, elle, est encore loin de son objectif de 2% avec une prévision de 1,2% pour cette année. À la suite de cette annonce, le CAC 40 a clôturé en hausse avec 5 672,80 points, se rapprochant ainsi de son point le plus haut de l’année. De manière plus globale, l’ensemble des bourses mondiales ont clôturées en hausse.

Christine Lagarde, pérennité ou nouveau tournant

Par ailleurs, Christine Lagarde qui a été auditionnée par le Parlement Européen afin de soutenir sa candidature à la tête de la BCE, s’est positionnée sur les décisions de son futur prédécesseur. Concernant la politique monétaire, elle suit la méthode Draghi en affirmant que : « L’économie de la zone euro est confrontée à des défis à court terme et une politique monétaire très accommodante, pour une période prolongée, est donc nécessaire ». De même, elle met en avant la nécessité de mettre en place une coordination avec les États. Toutefois, son objectif est aussi de laisser sa marque, elle souhaite donc s’investir dans la lutte contre le réchauffement climatique d’une part, mais souhaite d’autre part agir sur les taux d’intérêt négatifs qui touchent actuellement l’Europe. La politique qu’elle souhaite instaurer aura comme faire valoir la volonté d’expliquer aux citoyens pourquoi les décisions sont prises et dans quels buts.

 

 

En tout état de cause, l’annonce de Mario Draghi était attendue au tournant mais a tenu ses promesses en impactant positivement dans le même temps les Etats-Unis, comme le résume un analyste de CMC Markets : « Les indices dans la zone euro montent après les mesures de soutien révélées hier par la Banque centrale européenne et dans une moindre mesure l’espoir d’une avancée dans les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine ».

 

Emeline Ducourneau et Anne Duranton

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